Comment lutter contre le cyber-harcèlement et la haine en ligne ?
A l’heure où les échanges en ligne se multiplient et où le cyber-harcèlement touche de plus en plus de jeunes, il est nécessaire de connaître les étapes pour briser cette chaîne.
Ce schéma, par Inès Stanojevic, a été réalisé dans le cadre du concours de Legal Design Aime sans haine, organisé par l’association ADN du Master 1 du Droit du numérique de l’Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne.
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Ce schéma est libre de droit et peut être publié librement (sans oublier de mentionner le Droit en schémas).
Derrière l’infographie
La thématique de la haine en ligne a été traitée à travers le cyberharcèlement, un phénomène qui touche de nombreuses personnes. Cette infographie s’adresse à un public assez jeune et notamment les collégiens et lycéens.
J’ai choisi cette tranche d’âge car elle est massivement confrontée au cyberharcèlement et à la haine en ligne, notamment à travers les réseaux sociaux. Or, cette période est charnière pour la construction psychologique des adolescents, qui n’ont pas encore acquis certains réflexes pour se protéger du harcèlement et du cyberharcèlement.
J’ai également été touchée par ces jeunes collégiens qui ont mis fin à leur vie en raison du cyberharcèlement, c’est pourquoi je trouvais nécessaire de faire une infographie simple à lire et ludique qui leur était destinée. En créant le visuel, j’ai essayé d’imaginer un poster qui pourrait être affiché au CDI, à l’infirmerie ou au fond de la salle de classe.
Le ton de l’infographie n’est pas autoritaire, ni moralisateur. L’objectif était ici d’accompagner les lecteurs afin de mieux définir le cyberharcèlement, les risques encourus mais aussi de savoir comment lutter contre ce phénomène.
S’agissant du volet pénal de l’infographie, j’ai volontairement mis la sanction la plus haute, c’est-à-dire la peine visant les actes de cyberharcèlement de majeurs envers des mineurs de moins de 15 ans, afin de mettre en lumière la gravité du phénomène (et de faire peur aussi).
L’infographie s’adresse aux potentiels harceleurs. Comme indiquent les statistiques intégrées à l’image (source : étude réalisée par la Caisse d’Epargne et l’association e-Enfance sur le cyber-harcèlement des jeunes, publiée en octobre 2021), 6% des enfants avouent avoir participé involontairement à du cyberharcèlement. Or, 6%, c’est déjà trop. Pour lutter efficacement contre le cyberharcèlement, il faut le reconnaître et éduquer les plus jeunes sur ce phénomène. Le petit « exercice pratique » est là pour ça : à travers un exemple banal de conversation, on peut cerner davantage le cyberharcèlement et comprendre que ce type de message, parfois envoyé sur le ton de la plaisanterie, peut être très mal vécu par la personne visée. Il permet aussi de comprendre qu’un simple « like » ou partage peut alimenter le cyberharcèlement et que chacun a une part de responsabilité.
La mise en situation est complétée par trois étapes simples à mettre en œuvre pour limiter au maximum la propagation de la haine en ligne, contre « Léa », cette camarade qui peut énerver, mais également contre des « personnalités publiques » qui s’exposent sur les réseaux. Tout le monde peut être confronté au cyberharcèlement, du simple camarade à l’influenceur aux millions d’abonnés. Je souhaitais sensibiliser les plus jeunes là-dessus avec la partie « les bonnes questions à se poser ». Même si quelqu’un est connu, il n’a pas à recevoir des insultes (et autres joyeusetés), et malheureusement, les plus jeunes oublient parfois que ces personnes peuvent être affectées par les messages insultants, menaçants, etc.
Les conseils et les « liens utiles » mentionnés en fin d’infographie s’adressent à tout le monde, harceleurs, victimes ou encore témoins. L’objectif était de donner un maximum de clefs aux lecteurs pour comprendre comment lutter activement contre le cyberharcèlement (qu’ils savent désormais repérer).